Monnens dans les pas de Snijers
La 39ème édition du Critérium Jean-Louis Dumont s’est refermée ce dimanche sur la victoire de Gunther Monnens, qui comme Patrick Snijers 12 mois plus tôt, imposait une puissante Porsche 911. Un résultat espéré mais pas vraiment attendu, qui clôture une édition déroutante à plus d’un titre.
« Voilà plus de trente ans que je suis directeur de course du Critérium Jean-Louis Dumont. Jamais une épreuve ne s’est déroulée aussi naturellement, sans anicroche ou presque. Là où habituellement, je dois intervenir et prendre des dizaines de décisions, je n’en n’ai pris que trois aujourd’hui ! », s’étonnait Jacques Ravet alors que rentraient les derniers concurrents. Un constat d’autant plus déroutant que les travaux agricoles et les pluies abondantes au cours des heures précédant l’épreuve rendaient le parcours très délicat, en particulier lors de la première boucle. « Il est clair que dans ces conditions, le rythme des concurrents est un peu plus faible. Avec pour conséquences une multitude d’erreurs bénignes et d’incartades dans les champs, mais peu de grosses sorties », expliquait le Président de l’Ecurie Hesbaye. On ajoutera encore que, en raison des conditions également, moins rudes pour les mécaniques, le nombre d’abandons était également plus faible qu’à l’accoutumée.
Dans ces conditions, voir la Porsche de Gunther Monnens succéder à celle de Snijers au palmarès du Dumont a de quoi épater : « Les conditions ont été délicates toute la journée, en particulier ce matin. Nous avons dû attaquer fort et profiter de l’assèchement progressif du milieu de journée pour bâtir notre avance. Et la dernière spéciale a encore été très compliquée, sous une pluie battante avec des pneus pour le sec. Je ferai ça avec n’importe quelle voiture, mais avec la Porsche c’était dangereux. On a vraiment roulé sur des œufs dans cette spéciale. », déclarait un Monnens à la fois soulagé et ravi ! Sur la deuxième marche du podium en Division 4, à une bonne minute du vainqueur, on retrouvait la Skoda Fabia de Sebastien Incardona : « Gunther était vraiment trop fort aujourd’hui. Intouchable. Mais on est content d’être à l’arrivée, à cette position, compte tenu des conditions. Dans la dernière à nouveau, c’était dantesque ! ». Le Podium est clôturé par Jos Pennartz, qui découvrait le comportement de sa Hyundai I20 en conditions glissantes.
Du côté de la Division 3-2-1, on assistait d’emblée à une très belle bagarre entre les DS3 de Frederic Jamoulle et Kevin Humblet. À la faveur d’une petite erreur du premier, Humblet prenait la tête de la course pour ne plus la quitter. Jamoulle ne verrait pas l’arrivée, trahi par la mécanique. Une bonne affaire pour un Julien Delleuse des plus prudents : « Notre seul objectif aujourd’hui était de rejoindre l’arrivée, en mode touriste, pour être sûr d’être sacré champion. Ça n’a pas été facile. Les conditions dans les deux dernières, c’était un carnage. Mais on rentre la voiture au parc, avec le titre en poche ». Bénéficiant de la casse moteur d’un Jonathan Remilly des grands jours, ainsi que des problèmes rencontrés par Christiaan Spelmans, Bart Vandevelde hissait sa Renault Clio à la troisième place : « Les deux dernières spéciales étaient de trop. Les conditions étaient horribles. Mais on est ravi d’être à l’arrivée, cela faisait longtemps que ça ne nous était plus arrivé. Et puis ce résultat était inespéré ! »
Du coté des historiques aussi, on a souffert des conditions de route, Michaël America, en particulier : « J’ai commis une grosse erreur. On était en tête parmi les PH, avec une avance confortable. On s’amusait bien, on roulait fort. Et puis on a voulu en faire trop dans le deuxième passage de Tourinne. On a glissé et on est resté bloqués plusieurs minutes… ». Une incartade qui n’empêchait pas America de terminer à la seconde position derrière l’Escort des frère et sœur Arnaud Delchambre et Céline Delchambre, ravis : « C’est fou. Je ne réalise pas encore qu’on a gagné, ensemble, à Waremme qui plus est, à la maison ! Les conditions étaient difficiles aujourd’hui et la voiture avait été endommagée à l’Escort Rally Special la semaine dernière. On doit une fière chandelle à l’équipe. C’est magique ! », déclarait Céline, la navigatrice du duo. C’est une autre Escort, celle de Guy Leclere qui clôture le podium.
Toujours parmi les historiques, mais en SR cette fois, on assistait à un superbe duel entre Detal et Jacob. Le passage des voitures et un vent soutenu asséchait les spéciales, permettant à Denis Jacob de faire passer au sol la puissance de sa Sierra Cosworth, reléguant l’Escort de Laurent Detal à une logique deuxième position : « On s’est bien amusés. On s’est battus toute la journée avec les frères Jacob, mais à la régulière, impossible d’aller les chercher. Il aurait fallu que la grosse averse de fin de journée se déclenche quelques minutes plus tôt. Mais c’est une belle deuxième place ». Derrière les deux Ford, une Opel, la compacte Corsa du très rapide Raphael Verboven, auteur d’un superbe résultat malgré quelques soucis de pression d’essence.
« Je pense que nous pouvons être très satisfaits du déroulement de ce Dumont et que nos efforts sont récompensés. Grâce à notre ouverture aux concurrents du nord du pays, nous avions un important contingent néerlandophone au départ, avec des voitures très performantes qui ont enrichi notre plateau. Ensuite, nous n’avons pas enregistré d’incidents majeures, raison pour laquelle je souhaite féliciter les équipages qui ont abordé les difficultés avec sang-froid. Enfin, je tiens à nouveau à remercier toute l’équipe qui a permis cette journée parfaite ! », concluait Jacques Ravet.